Syndromes et Indications de la Neurodynamique

Introduction

La neurodynamique s'applique à de nombreuses pathologies impliquant le système nerveux périphérique. Comprendre les mécanismes physiopathologiques permet d'identifier les meilleures indications.

Mécanismes Physiopathologiques

1. Compression mécanique

Le nerf est comprimé par une structure anatomique (hernie discale, ostéophyte, muscle).

• Réduction du flux sanguin intraneural
• Œdème intrafasciculaire
• Altération de la conduction nerveuse

2. Adhérences et fibrose

Suite à un traumatisme, une chirurgie ou une inflammation chronique.

• Perte de mobilité du nerf
• Traction répétée lors des mouvements
• Mécanosensibilité accrue

3. Inflammation neurogène

Libération de substances pro-inflammatoires par le tissu neural.

• Sensibilisation périphérique
• Douleur neuropathique
• Allodynie et hyperalgésie

Syndromes du Membre Supérieur

Radiculopathie Cervicale

Atteinte d'une racine nerveuse cervicale, généralement par hernie discale ou arthrose.

• C5-C6 : Douleur épaule/bras, faiblesse biceps
• C6-C7 : Douleur avant-bras/main, faiblesse triceps
• C7-T1 : Douleur bord ulnaire, faiblesse préhension

Neurodynamique : ULNT pour évaluer et traiter la mécanosensibilité radiculaire.

Syndrome du Canal Carpien

Compression du nerf médian au poignet.

• Paresthésies nocturnes dans les 3 premiers doigts
• Faiblesse de la pince pouce-index
• Atrophie de l'éminence thénar (stade avancé)

Neurodynamique : Sliders du nerf médian pour améliorer le glissement dans le canal.

Syndrome du Défilé Thoraco-Brachial

Compression du plexus brachial et/ou des vaisseaux sous-claviers.

• Douleurs bras/avant-bras
• Paresthésies ulnaires
• Symptômes posturaux (bras en l'air)

Neurodynamique : Évaluation par ULNT, mobilisation du plexus.

Syndrome du Tunnel Cubital

Compression du nerf ulnaire au coude.

• Paresthésies 4ème-5ème doigts
• Faiblesse des interosseux
• « Main en griffe » (stade avancé)

Syndromes du Membre Inférieur

Radiculopathie Lombaire (Sciatique)

Atteinte des racines L4, L5 ou S1.

• L4 : Douleur face antéro-médiale de cuisse, faiblesse quadriceps
• L5 : Douleur face latérale de jambe, faiblesse dorsiflexion
• S1 : Douleur face postérieure, faiblesse flexion plantaire

Neurodynamique : SLR, Slump test, mobilisations neurales.

Cruralgie (Névralgie Fémorale)

Atteinte des racines L2, L3, L4 ou du nerf fémoral.

• Douleur face antérieure de cuisse
• Faiblesse du quadriceps
• Hyporéflexie rotulienne

Neurodynamique : Prone Knee Bend (PKB), sliders fémoraux.

Syndrome du Piriforme

Compression du nerf sciatique par le muscle piriforme.

• Douleur fessière profonde
• Irradiation sciatique
• Aggravation en position assise prolongée

Méralgie Paresthésique

Compression du nerf cutané latéral de la cuisse.

• Paresthésies face latérale de cuisse
• Pas de déficit moteur
• Aggravation par l'extension de hanche

Syndromes Rachidiens

Sténose Canalaire Lombaire

• Claudication neurogène
• Amélioration en flexion
• Aggravation à la marche et en extension

Syndrome de la Queue de Cheval

URGENCE CHIRURGICALE

• Troubles sphinctériens
• Anesthésie en selle
• Déficit moteur bilatéral

Contre-indication absolue à la neurodynamique

Indications de la Neurodynamique

Excellentes indications

• Radiculopathies subaiguës et chroniques
• Syndromes canalaires légers à modérés
• Névralgies avec mécanosensibilité
• Post-opératoire (après cicatrisation)
• Douleurs neuropathiques périphériques

Indications modérées

• Phase aiguë avec symptômes modérés
• Syndromes canalaires sévères (en complément)
• Douleurs chroniques avec composante neurale

Contre-Indications

Absolues

• Syndrome de la queue de cheval
• Myélopathie cervicale instable
• Déficit neurologique rapidement progressif
• Fracture ou instabilité rachidienne
• Processus infectieux ou tumoral

Relatives

• Irritabilité très élevée
• Diabète mal contrôlé (neuropathie)
• Pathologie inflammatoire systémique active

Conclusion

La neurodynamique offre des solutions thérapeutiques pour de nombreux syndromes du système nerveux périphérique. L'identification précise du syndrome et l'évaluation de l'irritabilité guident le choix et le dosage des techniques.